- INFOS PRATIQUES : l'éolien et les propriétés rurales
- Bruno Ladsous du CEREME le 16/10/22 :
Répondant à une sollicitation de Paris Match, le Cérémé vient de contribuer au débat sur l'énergie par un cahier spécial publié ces jours-ci.
En voici le lien : https://www.parismatch.com/actu/environnement/paris-match-les-grands-debats-de-lactualite-special-energies-217376
Si vous partagez ses contenus ou considérez qu'il s'agit d'une base intéressante pour un débat de qualité, n'hésitez pas à diffuser ce numéro spécial à vos amis et à votre parentèle : car nous rentrons dans une phase décisive de préparation de la nouvelle PPE 2024-2033, où il faudra compter dans l'opinion publique pour obtenir des choix enfin conformes à l'intérêt général.
Le Cérémé a participé activement ces derniers mois aux " Ateliers PPE " pilotés par le Ministère, afin d'y être la voix des malheureux en proie aux longs ennuis des EnR intermittentes.
Parmi ces malheureux, j'inclus les espèces volantes qui leur payent un lourd tribut.
La voix des intérêts économiques (compétitivité) et sociaux de la France (prix de l'énergie), également.
Juste pour vous donner un exemple des enjeux :
Nous avons eu du mal à faire admettre par le sous-directeur chef-pilote que le Président de la République à Belfort le 10 février s'est engagé à étaler jusqu'en 2050 le doublement de la puissance éolienne terrestre initialement prévu pour 2028 (sous réserve d'un accord du Parlement certes ; à base de repowerings).
Il a fini par l'admettre, du bout des lèvres et visiblement embarrassé de devoir l'admettre devant la filière. Le même dans les Ateliers " éolien offshore " et " photovoltaïque " n'a pas hésiter à invoquer Belfort : deux poids deux mesures donc, vous voyez par cet exemple combien ce ministère est en collusion avec la filière.
Notre voix, et c'est ce qui la distingue des fédérations anti-éoliennes avec tout le respect que je dois à ces dernières, est celle d'un think-tank armé au plan technique et économique, produisant des études toujours sourcées et donc incontestables.
Ce n'est pas un hasard si nous avons été auditionnés par une certaine " mission flash " de l'Assemblée nationale aux côtés des "officiels " que sont RTE, ADEME, CEREMA et quelques autres.
Un point central de notre argumentation est que les EnR intermittentes ne sont pas compétitives, contrairement à ce qui est affirmé partout depuis 15 ans : https://cereme.fr/wp-content/uploads/2022/07/C-12-Comparaison-des-couts-complets-de-production-de-lelectricite_.pdf . C'est un vrai déplacement du regard pour ceux d'en face, qui n'ont pas réussi ni même tenté de nous opposer des arguments contraires et pour cause : ils le savaient bien.
Entre le discours du président Macron qui aujourd'hui reconnaît la nécessité de développer le nucléaire, de ralentir la progression de l'éolien terrestre (objectifs reportés à 2050) et la réalité des actions ou de la manière de voir des ministères et des services de l'État...il y a un fossé !
La circulaire au préfet de Mme Pannier Runacher aux préfets, leur demandant de pousser les projets éoliens terrestres, est l'un des signes évidents, comme la difficulté du CEREME face à un fonctionnaire (ci-dessus). Tant que la PPE ne sera pas abrogée, nous serons dans le "en même temps" insupportable.
- LE NUCLÉAIRE CONSERVERA SON RÔLE DE PILIER DE NOTRE SOUVERAINETÉ ÉNERGÉTIQUE
"Les Français découvrent avec stupéfaction à quel point leur souveraineté énergétique, patiemment construite depuis les années 1960, a été bradée sur l’autel d’arrangements politiciens successifs. La crise que nous traversons agit ainsi comme le révélateur d’une triste évidence : nous sommes entrés de plein fouet dans l’« écolocène ». En effet, la liste est longue des décisions, plus dogmatiques les unes que les autres et aux conséquences désastreuses, prises par quelques ayatollahs de l’écologisme qui nous ont entraînés dans les abysses d’une lutte aveugle entièrement dirigée contre le nucléaire, considérant sans doute qu’il n’y a pas de désamour mais seulement des preuves de désamour.[...]"
- Le grand retour du nucléaire, La Presse, 11/10/22
"Après avoir déçu les attentes qu’elle avait suscitées dans les années 1970, l’énergie nucléaire a été oubliée et même bannie dans de nombreux endroits du monde. Mais cette source d’énergie qui n’émet pas de gaz à effet de serre pourrait faire un grand retour dans plusieurs pays qui doivent à la fois augmenter leur production d’électricité et réduire leur empreinte carbone
Au Canada, en Europe et aux États-Unis, une porte qu’on croyait fermée s’ouvre de plus en plus grande pour que l’énergie nucléaire joue un rôle plus important dans la transition énergétique.
Même le Canada, pays riche en ressources énergétiques, voit l’énergie nucléaire sous un jour nouveau. Steven Guilbeault, ancien militant écologiste devenu ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a surpris et déçu de nombreux environnementalistes en plaidant en faveur de l’utilité de l’énergie nucléaire.
« Dans le contexte d’une crise climatique, nous devons examiner toutes les sources d’électricité non émettrices, y compris l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’hydroélectricité et l’énergie nucléaire, et leur donner une chance équitable de rivaliser sur le marché », a réitéré Steven Guilbeault, dans un message transmis à La Presse.
Au Canada, où 15 % de l’électricité est produite par des réacteurs nucléaires, les provinces de l’Ontario, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick ont uni leurs efforts pour développer la technologie des petits réacteurs modulaires (SMR) qui pourraient fournir de l’énergie fiable et sans émissions de GES.[...]
L’AIEA prévoit maintenant que la puissance nucléaire installée va doubler d’ici 2050 dans le monde, passant de 390 gigawatts actuellement à 875 gigawatts. « Les gouvernements repensent leurs portefeuilles en faveur de l’énergie nucléaire », pour sécuriser leur approvisionnement énergétique, alors que « la pandémie de COVID-19, les tensions géopolitiques et le conflit en Ukraine ont perturbé les flux et provoqué une flambée des prix », explique l’AIEA dans un communiqué publié le 26 septembre dernier.
« Si la priorité du monde est la réduction des gaz à effet de serre, alors le recours au nucléaire est incontournable, résume Gaëtan Lafrance, professeur à l’INRS et spécialiste des prévisions énergétiques. Pour des raisons techniques d’abord, parce que tous les réseaux électriques auront toujours besoin d’énergie de base, et aussi pour des raisons de sécurité énergétique. La guerre en Ukraine a rappelé à tout le monde qu’il est dangereux de trop dépendre d’un autre pays. »[...]"
Les appels d’offres pour la capacité éolienne terrestre en Allemagne, qui déterminent le nombre d’éoliennes qui alimenteront le réseau en électricité, ont de nouveau été insuffisamment souscrits malgré les prix records de l’énergie.
« Le manque de demande pour l’appel d’offres aggrave encore le problème de la lenteur d’expansion des éoliennes, dont nous avons un besoin urgent », a déclaré mercredi (12 octobre) Kerstin Andreae, PDG de l’association du secteur de l’énergie BDEW.
Selon Andreae, la flambée des prix des matériaux ainsi que l’augmentation des taux d’intérêt sont en cause.
« Le législateur doit réagir à ces évolutions et ajuster, au moins temporairement, les valeurs maximales des offres dans la loi sur les énergies renouvelables », a-t-elle ajouté. En effet, cela permettrait aux développeurs d’énergies renouvelables d’engranger des gains plus élevés tout en étant soutenus par l’État.
L’Allemagne lance plusieurs appels d’offres par an, dans le cadre desquels les promoteurs peuvent proposer de construire des installations d’énergie renouvelable jusqu’à une certaine capacité. Plus le prix de vente de l’électricité proposé est bas, plus l’appel d’offres a des chances d’être attribué, en théorie.
Notoirement peu demandés
Dans la pratique, les appels d’offres pour l’énergie éolienne sont notoirement peu demandés. Malgré la crise énergétique actuelle, l’appel d’offres lancé en septembre pour une capacité de 1 320 mégawatts (MW) a donné lieu à des offres d’une valeur de 772 MW seulement.
En raison du généreux financement public des énergies renouvelables en Allemagne, les offres sont plafonnées afin de compenser l’aide de l’État. L’agence fédérale des réseaux électriques a constaté que l’offre moyenne était proche du plafonnement autorisé de 5,88 centimes par kWh, soit 5,84 centimes.
Le nord de l’Allemagne a continué à renforcer son avance en matière de développement de l’éolien terrestre. Les offres d’une valeur de 504 MW sont situées dans les États de Basse-Saxe, de Schleswig-Holstein et de Rhénanie-du-Nord–Westphalie.
Ainsi, les deux tiers des appels d’offres attribués à partir de septembre y seront construits. Les Verts allemands sont des partenaires juniors en Rhénanie-du-Nord–Westphalie et au Schleswig-Holstein aux côtés des conservateurs de la CDU et sont en passe de devenir les partenaires juniors du SPD social-démocrate en Basse-Saxe.
- La fin du miracle allemand. Autopsie d’un désastre annoncé
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