- L'article "Ignorance stupéfiante" relate l'intervention d'Yves Bréchet, Haut-Commissaire à l'énergie atomique de 2012 à 2018, devant la commission sur l'indépendance et la souveraineté énergétique de la France.
"Ignorance stupéfiante" : l'ex Haut-Commissaire à l'énergie atomique dézingue "l'inculture des politiques"
https://www.marianne.net/politique/gouvernement/ignorance-stupefiante-lex-haut-commissaire-a-lenergie-atomique-dezingue-linculture-des-politiques par Louis Nadeau
Entendu à l’Assemblée nationale par la Commission d’enquête sur la souveraineté et indépendance énergétique, Yves Bréchet, Haut-Commissaire à l'énergie atomique de 2012 à 2018 a pointé, face aux députés, « l'inculture scientifique et technique de notre classe politique », selon lui « au cœur du problème » dans la politique énergétique française.
Avant de quitter ses fonctions à la tête d'EDF en septembre, Jean-Bernard Lévy livrait contre les dirigeants français un réquisitoire implacable. Bis repetita ce mardi 29 novembre : à l’heure où la France est menacée par une pénurie d’électricité, c'est au tour d'Yves Bréchet, Haut-Commissaire à l'énergie atomique de 2012 à 2018, de sonner la charge. Entendu à l’Assemblée nationale par la Commission d’enquête sur la souveraineté et indépendance énergétique, le polytechnicien, membre de l’Académie des sciences et président du conseil scientifique de Framatome, était interrogé sur les causes du marasme dans lequel se trouve le nucléaire français, dont la moitié du parc est aujourd’hui à l’arrêt. Sans exonérer les acteurs de la filière de leurs responsabilités, Yves Bréchet a pointé, face aux députés, «la question de l'instruction scientifique des dossiers politiques», selon lui «au cœur du problème».
L'audition de monsieur Bréchet est visible ici : "Souveraineté et indépendance énergétique de la France", 29 novembre 2022.
- Sondage du Figaro sur l'accélération du développement éolien, dont le résultat est dans la continuité de l'enquête Opinion way.
Les Français seront-ils entendus alors que la loi d'accélération du développement des EnR est en discussion à l'assemblée nationale depuis le 5 décembre ?
- EDF condamné pour avoir provoqué la mort d'une espèce de faucon protégée.
AFP parue le 01 déc. 2022 - 19h54
EDF a été définitivement condamnée à indemniser une association environnementale pour la mort d'une espèce protégée de faucons dans le parc d'éoliennes d'Aumelas (Hérault), selon une décision de la Cour de cassation consultée jeudi par l'AFP. La justice, saisie par l'association France Nature Environnement (FNE), a constaté que "vingt-huit faucons crécerellettes (...) avaient été tués entre 2011 et 2016 par collision avec les éoliennes des parcs du Causse d'Aumelas" et que "cette destruction perdurait malgré la mise en place" en 2014 d'un système électronique d'effarouchement. Or, en vertu d'une directive européenne, toute destruction de ces espèces protégées est illégale, sauf stricte dérogation préfectorale. Une telle dérogation aurait autorisé la survenue d'un nombres restreints d'accidents mortels, mais EDF Energies nouvelles (devenue EDF Renouvelables France) et les entreprises exploitantes du parc ne l'avaient pas sollicitée, avait constaté la cour d'appel de Versailles dans son jugement rendu en 2021. En conséquence, la cour avait reconnu "l'imprudence" des exploitants, condamnés à verser 3 500 euros de dommages et intérêts à la FNE. Contestant le droit de l'ONG d'agir en justice dans ce dossier, EDF avait attaqué la décision devant la Cour de cassation. Celle-ci a rejeté ce pourvoi mercredi, rendant la condamnation définitive. "À travers cette importante jurisprudence, c'est toute la doctrine construite par la filière éolienne et le ministère de l'Environnement concernant les destructions d'espèces protégées par les éoliennes qui est remise en cause", s'est félicité la FNE dans un communiqué jeudi.[...]
- L'Allemagne passe d'une dépendance au gaz russe à une dépendance au gaz qatari. L'allié des EnR intermittentes c'est le gaz!
Le Qatar a annoncé mardi un important accord permettant d'approvisionner l'Allemagne en gaz naturel liquéfié (GNL) pendant 15 ans, en pleine crise mondiale de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine. Cet accord, conclu entre Qatar Energy et la compagnie américaine ConocoPhillips, contribuera "aux efforts visant à soutenir la sécurité énergétique en Allemagne et en Europe", a déclaré le ministre qatari de l'Energie, Saad Sherida Al-Kaabi, lors de la cérémonie de signature à Doha. Aux termes de cet accord, le pays du Golfe va fournir à partir de 2026 "jusqu'à 2 millions de tonnes de GNL par an" au terminal gazier en cours de construction à Brunsbutell, dans le nord de l'Allemagne, a précisé le ministre. Les livraisons seront assurées pendant "au moins 15 ans" par ConocoPhillips, partenaire de Qatar Energy dans le développement du champ offshore North Field, le plus grand gisement de gaz naturel au monde, que le Qatar partage avec l'Iran. [...]
- Constat sur le marché de l'électricité.
Un marché de l’électricité faussé. Sobriété, pénurie, délestage : où allons-nous avec notre secteur électrique ? par Loïk Le Floch-Prigent
[...]
Les mesures sur le court terme pour augmenter la production, réduire les prix et maintenir une indépendance ont-elles été prises ?
La réponse est clairement non.
Les centrales nucléaires, l’hydroélectricité, le gaz, les installations charbon/pellets n’ont pas bénéficié de toutes les mesures d’urgence que la situation actuelle pouvait faire espérer. On a simplement voulu accélérer le passage au Parlement de l’urgence des énergies renouvelables éoliennes et solaires dont nous savons tous qu’elles n’ont aucune efficacité car intermittentes et nécessitant des installations pilotables complémentaires. Cumuler ces deux exigences à échéance de quatre années est cher puisqu’elles exigent des investissements lourds en modifications majeures de réseaux.
Le solaire et l’éolien ne peuvent pas « remplacer » les centrales pilotables dans de bonnes conditions économiques puisque leur présence nécessite leur « doublage » par des centrales pilotables pour la continuité du service de l’électricité et l’absence de délestages.
En ce qui concerne les centrales nucléaires ont été cumulés un programme de maintenance retardé par le covid avec un avatar lié à la « corrosion sous contrainte » d’éléments du secteur secondaire dans sept centrales en les arrêtant par précaution de « contagion ». C’est une manifestation de la peur et non de la raison ! Avant de se précipiter dans ce drame de sous-production pour l’hiver 2023 il aurait fallu un examen plus approfondi et non émotif. Celui qui arrête des centrales est félicité, celui qui accepte leur poursuite d’activités est trainé dans la boue… On connaît le résultat.
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BRÈVES
1°) CEREME 18/11/22
Selon Libération, la Présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain rejoint le gouvernement sur la nécessité d’accélérer le développement des énergies renouvelables, mais «pas n’importe comment». La députée de l’Isère plaide pour un modèle énergétique « fondé sur les projets locaux, les principes d’autoconsommation et d’autosuffisance », plutôt que «centralisé et intensif» et réclame une grande vigilance sur la protection de la biodiversité.
2°) Extrait GREEN UNIVERS 22-11-22
Le gouvernement a un plan pour la géothermie
« Nous avons la possibilité de créer une filière industrielle » et pour cela « je vais lancer dans les prochains jours un grand plan pour la géothermie pour accélérer la structuration de la filière », a annoncé la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, lors du lancement du collectif France Géoénergie au Salon des maires et des collectivités …
Commentaires : A suivre…
3°) Flexibilité : le retour des groupes électrogènes ?
La mesure, prévue par la loi sur le pouvoir d’achat du 16 août dernier* et envisagée depuis le printemps, est passée relativement inaperçue. En cas de tension sur le réseau électrique et notamment si les alertes Ecowatt de RTE virent au rouge, les groupes électrogènes de secours de plus de 1 MW pourront être utilisés pour fournir de l’électricité
Commentaires : Voilà le résultat des errements concernant notre politique énergétique depuis quelques décennies : recours aux groupes électrogènes et centrales à charbon. Nous allons acheter de l’électricité allemande qui produit 9 à 10 fois plus de CO2 que notre électricité, et du GNL américain issu du gaz de schiste !... Mais comme l’a dit Madame Borne lorsqu’elle a annoncé triomphalement la fermeture de Fessenheim : Alors je vous confirme, c'est un moment historique parce que, comme vous le soulignez, ça fait des années qu'on dit aux Français qu'il faut baisser la part du nucléaire dans notre électricité. Ça fait des années qu'ils entendent parler de l'arrêt de Fessenheim et puis depuis des années, nos prédécesseurs ont reporté la décision. Cette décision, elle est prise. Le décret que j'ai signé avec le Premier ministre, il est ce matin au Journal officiel
4°) 3 millions c’est peanuts pour RWE, le EDF local.
Voilà ce qu’ils font en Allemagne. Et feront sans doute en France
La sté RWE (promoteur et exploitant de parcs éoliens, mais ayant aussi une très grosse part de ses activités dans le charbon) a annoncé qu’elle allait verser à partir de l'année prochaine, un soutien financier à toutes les communes d'Allemagne possédant un parc éolien ou une installation solaire au sol de l’entreprise, conformément à la loi sur les énergies renouvelables (EEG 2023) amendée.
RWE compte verser aux communes, sur une base volontaire, 0.2 centime par KWh pour les parcs éoliens existants et pour les futures installations d'énergie renouvelable après leur mise en service à partir du 1er janvier 2023. Cela crée également une incitation supplémentaire à remplacer les anciennes unités par des unités modernes. Ce paiement volontaire (appelé « RWE climate bonus ») est destiné à accroître l'acceptation locale de la transition énergétique. Jusqu'à présent, seules les municipalités dans lesquelles des éoliennes ont été approuvées depuis janvier 2021 ont bénéficié de la loi. Les communes disposant de parcs éoliens existants n'avaient pas été prises en compte par la loi.
Il convient de rappeler que le groupe exploite actuellement environ 90 parcs éoliens dans toute l'Allemagne. La contribution représenterait 3Millions€ à l’échelle du groupe
5°) Coût du redémarrage de la centrale à charbon à St Avold :
Boursedirecte.fr 29/11/22
Coût total de l'opération pour GazelEnergie: 500 millions d'euros, dont 400 millions "pour le charbon et sa logistique", détaille Camille Jaffrelo. Avant le redémarrage, l'entreprise a aussi réalisé d'importants travaux de rénovation sur les installations.
7°) INFO DE SIOUX BERGER
Une fois n'est pas coutume, c'est moi qui témoigne. Afin de préparer l'émission d'André Bercoff, vendredi à 12 heures 30, j'appelle, à sa demande, des agriculteurs que je connais afin qu'ils puissent passer eux aussi à l'antenne. Deux d'entre eux me répondent : " On ne peut plus parler, RTE nous accorde une aide financière, nous ne pouvons plus témoigner dans la presse".
N'oubliez pas de me suivre sur Sioux Berger-la page, je suis en train de reclasser les témoignages afin que tous puissent y avoir accès facilement.
Commentaires : Je recommande le livre BD de Sioux Berger : « le prix du vent » avec de nombreux témoignages d’éleveurs victimes des courants vagabonds et des infrasons
Eoliennes en mer. Une convention entre Ailes Marines et la région Bretagne qui pose question, France Info, 29/11/22
Le programme, baptisé IBReizh a vu le jour ce 29 novembre 2022. Cette convention prévoit l’attribution de plusieurs millions d’euros sur 7 ans pour financer des projets environnementaux sur le territoire breton. Elle a été signée entre la région Bretagne et Ailes Marines, opératrice du parc éolien de la baie de Saint-Brieuc et société du groupe espagnol Iberdrola. Si la région se félicite de ce partenariat, d’autres y voient une façon de faire taire les mécontents.
Commentaires : En guise de commentaires voici un extrait d’Ouest France le 4/9/2019
4,7 milliards d’aide sur vingt ans à Iberdrola
L’électricité produite par le promoteur Ailes Marines (détenu par l’espagnol Iberdrola) sera vendue à la France 155 € le MWh. Pour les cinq autres parcs éoliens offshore construits dans la Manche et l’Atlantique par EDF et Engie, le prix d’achat oscille 131 € et 143,6 € le MWh. Ce tarif est celui qui a été renégocié par l’État en 2018 en raison de la baisse des prix du marché.
Le gouvernement estime que le prix du marché est en moyenne de 51 €/MWh. La différence entre ce prix (51 €) et le prix d’achat par de l’électricité à Ailes Marines (155 €) est considérée comme une aide publique de l’État à l’industriel. Sur vingt ans, cette aide est estimée à 4,7 milliards d’euros. Au-delà, Ailes Marines vendra l’électricité au prix du marché.
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