1°) A lire absolument: Nos investissements en énergies éoliennes et solaires servent-ils à décarboner les pays voisins?
Un article de la Fondation IFRAP, à partir d'éléments de RTE , démontre que nous payons effectivement pour décarboner nos voisins!!!
Un véritable scandale ... Et un argument à utiliser.
Commençons par rappeler que les énergies éoliennes et solaires sont des sources certes renouvelables, mais intermittentes et non pilotables. Elles ne produisent pas d’électricité lorsqu’il y en a besoin mais lorsqu’il y a du vent ou du soleil. En exploitant les données très détaillées sur la consommation d’électricité et sur la contribution des diverses sources d’électricité, il est possible d’avoir une vision réelle, indiscutable, de l’utilité passée de chacune de ces sources. Ce qu'on découvre ? C'est qu’éolien et solaire ont très peu contribué aux besoins d’électricité et à la réduction, en France, de nos émissions et qu'en 2019, ces énergies produites en France avaient évité l'émission de 20 millions de tonnes de CO2... dont 15 chez nos voisins européens.
Point sur la production, les freins... et les avantages accordés
L'énergie éolienne :
En moyenne, dans le climat français, des éoliennes produisent sur une année environ 24% de leur puissance installée (pour comparaison c’est environ 80% pour un parc nucléaire) et aucun progrès technologique ne saurait le modifier puisque cela ne dépend que du régime des vents. Cette production est très variable d’une année à l’autre mais aussi pratiquement d’une minute à l’autre, d’une part parce que les vents sont très variables, mais plus encore à cause d’une loi physique. L’énergie produite par une éolienne varie, en effet, comme le cube de la vitesse du vent : ainsi pour un vent baissant de 45 à 15km/h la quantité d’électricité produite ne sera pas divisée par 3 mais par 27. En outre par temps très froid en hiver, sous un anticyclone, alors que les besoins d’électricité sont les plus élevés, il y a très peu de vent.
L'énergie solaire :
Quant au solaire, il ne produit bien sûr pas la nuit ; il produit surtout en été alors que la consommation électrique est la plus faible. Au total, avec l’ensoleillement moyen en France, le solaire ne produit que 14% environ de sa puissance installée. De ces 14%, 9% seulement sont produits entre décembre et janvier, mois qui représentent 30% de la consommation électrique annuelle et 40% entre juillet et août lorsque la consommation électrique est au plus bas avec seulement 21% de la consommation électrique. En n’oubliant pas que le solaire ne produit rien la nuit, sa saisonnalité est totalement à l’opposé des besoins.
Du fait de ces très forts handicaps, naturels et donc inévitables, l’État pour attirer des investisseurs dans les ENRi a dû leur offrir de nombreuses conditions avantageuses : entre autres, certaines garanties de prix mais aussi des garanties de quantités. Par contrat ou de fait, l’électricité éolienne et solaire a priorité d’injection sur le réseau, c’est-à-dire que dès qu’il y a du vent ou du soleil, l’électricité produite est achetée, que l’on en ait besoin ou non !
Cela distord ainsi très fortement la signification des bilans annuels que publie RTE, sur la part des ENRi dans notre approvisionnement. Pour essayer de comprendre leur vraie utilité, il va falloir d’autres approches.
Éolien et solaire sont-ils utiles pour satisfaire aux pointes de consommation ?
Une étude très détaillée du think tank Cérémé fait le point de la contribution des diverses sources à des journées de pointes de consommation, au pas de la demi-heure, sur deux années, à partir des données de RTE. Il en ressort que de 9h à 13h, l’éolien n’a contribué à la demande que pour 1,8 à 2,5% et le solaire pour 1,3%. Éolien et solaire n’ont jamais contribué plus que 10% de leur puissance installée. La situation est pire de 17h à 21h avec une contribution de l’éolien de 3% et nulle pour le solaire. Une extrêmement faible utilité dans des moments critiques !
Le graphique ci-dessus permet de faire un point complet sur le mois de janvier 2024. On y voit :
que les centrales thermiques, à gaz, doivent intervenir lors des pointes alors que l’éolien (en vert) ne produit pas et que le solaire est insignifiant.
que la courbe des exportations (trait noir) suit exactement la courbe de la production éolienne, en miroir.
Une énergie vouée à l'exportation ?
Ainsi, lorsqu’il y a besoin de l’éolien et du solaire comme sources décarbonées, ils ne produisent pas forcément. A l'inverse, leur production peut reprendre alors qu'aucun besoin ne se présente et dans ce cas, l’obligation d’acheter leur production nous oblige à vendre sur le marché spot européen. Problème, le prix de vente sur le marché spot est extrêmement variable et peut-être très bas contrairement au prix d'achat par EDF qui est garanti. Et le constat est le même sur des mois d’été où une partie importante de la production éolienne et surtout solaire est exportée.
RTE dans son Bilan électrique 2019 faisait, lui-même, ce constat en soulignant que les énergies éoliennes et solaires avaient évité l’émission de 20 millions de tonnes de CO2, dont 5 en France et... 15 dans les pays voisins. Oui, vous avez bien lu : les énormes investissements, les multiples subventions de l’État (c’est-à-dire du contribuable) ont servi pour 75% à décarboner nos voisins européens. Et même 75% de la taxe d’accise (ex CSPE) que chaque consommateur d’électricité acquitte avec sa facture (8,4 milliards d’euros annuellement pour l'ensemble de la collecte), a servi pour plus de 6 milliards d’euros... à décarboner nos voisins en 2019.
La problématique de la substitution au nucléaire...
Et lorsqu’ils ne sont pas exportés, que deviennent les excédents de production des ENRi (énergies renouvelables) sur les besoins réels, causés par la priorité d’injection ? Premier point, ils ne peuvent se substituer aux centrales thermiques bien qu’elles émettent du CO2. En effet, leur part dans la production électrique totale de 7% est techniquement quasi incompressible. Très flexibles et très réactives, les centrales thermiques servent toute l’année pour ajuster finement, à tout moment, la production à la consommation et, pour le reste, à fournir les derniers MWh lors des pointes hivernales. Alors au final, on constate en exploitant les données de RTE, que l’excès des ENRi s’est largement substitué à la production nucléaire sur la période 2010-2019 au moins. Nous n’avons pas les moyens de quantifier exactement cette substitution mais RTE dispose sans aucun doute des outils de simulation pour le faire.
Qu'en conclure ? Que remplacer à grand frais pour l’État (soit le contribuable) et pour le consommateur, une source décarbonée existante par des ENRi décarbonées, sans aucun impact en net sur nos émission totales, est absurde. En résumé, éolien et solaire ont très peu contribué aux besoins d’électricité et à la réduction, en France, de nos émissions. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant : avant toute capacité significative d’ENRi, pendant des années et pour des niveaux de consommation électrique stables et proches des niveaux actuels, notre production électrique était déjà décarbonée à 90% au moins.
En 2023, l’Allemagne a émis 360g de CO2 par kWh produit, la France 32g soit 11 fois moins (et pour une moyenne de l’Union européenne à 260g environ). Et pourtant, l’Allemagne, après avoir investi plus de 500 milliards d’euros, dispose fin 2023 d’une capacité totale d’ENRi 3,6 fois plus grande que la France.
La France n’a à l’évidence pas les mêmes problèmes que l’Allemagne. Pourquoi alors aurait-elle besoin des mêmes solutions ? C’est pourtant à un mimétisme que veut nous contraindre l’Union Européenne, fortement poussée par l’Allemagne.
A la suite de la publication en septembre 2023 de la SFEC 2023 (Stratégie française pour l’énergie et le climat), vont s’ouvrir au Parlement des débats qui conduiront à une nouvelle PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie). Ces choix engageront plusieurs centaines de milliards d’euros, pour satisfaire à l’accroissement des besoins d’électricité provoqué par l’électrification plus poussée du pays. Ces choix auront un impact majeur sur notre souveraineté électrique et aussi sur notre pouvoir d’achat futur et sur la viabilité de notre industrie. Ils nous concernent tous.
Il est capital qu’ils soient faits non par idéologie ou par mimétisme, mais à l’examen de données factuelles et, en particulier, des enseignements du passé qu’a détaillés cette note. Il y a certes beaucoup de science et de technologie dans les équipements de production électrique ou les outils de gestion de réseau ; les grands choix du futur mix électrique ne relèvent cependant pas de telles connaissances mais du bon sens, pourvu que les faits soient objectivement expliqués. C’est ce que les Français doivent exiger de ces débats.
2°) A lire également en espérant que la France tiendra bon face aux délires du pacte vert (Green deal) pour 2030
- 45% d'EnR dans la consommation finale d'énergie, 40% d'électricité renouvelable dans la production d'électricité, et moins 55% de CO2 en termes de GES, alors que nous sommes dans le trio des pays européens les plus vertueux avec la Suède et la Norvège qui bénéficient d'une part d'hydraulique importante.
Objectifs renouvelables : Paris dénonce « l’Europe dont nous ne voulons plus »
Bruno Le Maire a fustigé lundi (4 mars) « l’Europe dont nous ne voulons plus, qui fixe des objectifs trop contraignants et qui ne sont pas des objectifs climatiques satisfaisants », au regard des objectifs d’énergies renouvelables européens adoptés en mars 2023.
Malgré les demandes réitérées de la Commission européenne, la France ne lâche pas le morceau. Bruno Le Maire a de nouveau réfuté lundi la méthode de calcul utilisée au niveau européen pour définir les objectifs de déploiement des renouvelables.
« Les objectifs désormais ne doivent plus être d’avoir tant de mâts d’éoliennes ici, tant de panneaux photovoltaïques ici », a-t-il déclaré, fustigeant « l’Europe dont nous ne voulons plus ».
La méthode de calcul décriée est traduite dans la directive sur les énergies renouvelables dont la 3e version (RED III) a été adoptée en mars dernier.
Le texte dispose que l’UE doit atteindre solidairement 42,5 % de renouvelables dans sa consommation finale d’énergie brute en 2030 — et tendre vers 45 %. Dans ce cadre, la France doit atteindre plus de 44 % de renouvelables dans sa consommation finale d’énergie brute, suivant une répartition des efforts en fonction des capacités de chaque État membre.
Sauf que le gouvernement français refuse d’inscrire cet objectif où que ce soit.
Ni dans son plan énergie-climat transmis à la Commission européenne en novembre dernier, dans lequel le gouvernement préfère exposer un objectif de 56 % d’« énergie décarbonée », ni dans sa programmation énergie-climat, reprenant les objectifs climatiques de façon pluri-annuelle, depuis lors mise de côté.
Et bien que l’exécutif européen ait prévenu que la France devait revoir sa copie, rien n’y fait. La commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, a pourtant déclaré que l’exécutif européen était prêt à « proposer des mesures au niveau de l’UE pour y remédier », sans précisions supplémentaires.
La commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, a demandé à la France de rehausser ses objectifs en matière d’énergies renouvelables à « au moins 44 % » d’ici 2030, avertissant qu’elle envisagerait de prendre des « mesures » au niveau de l’UE si ces lacunes persistaient.
Pénalités pour 2020
Pour Bruno Le Maire, il vaudrait mieux que l’UE « fixe des objectifs climatiques clairs en disant : “nous visons la neutralité carbone et après chacun se débrouille pour avoir le mix énergétique qu’il choisit souverainement” ».
Dans cette position, hors de question que la France paye des pénalités pour n’avoir pas atteint les objectifs de déploiement de renouvelables qui lui étaient fixés pour 2020, a répondu M. Le Maire à un journaliste lundi.
La question est sur la table depuis que la France a refusé d’acheter ce que l’on appelle des « mégawatts statistiques » auprès des autres États membres qui ont atteint leurs objectifs.
« La France ne va pas s’acquitter de pénalités », alors que ses émissions « sont parmi les plus basses de tous les pays européens », a prévenu M. Le Maire.
« Nous allons trouver une solution avec la Commission européenne », a-t-il finalement tempéré.
La solution pourrait notamment être de remplacer les objectifs renouvelables par des objectifs bas carbone dans le cadre des objectifs climatiques européens pour 2040.
« Nous encourageons la Commission à développer les politiques énergétiques pour 2040 sur la base de scénarios actualisés en tenant compte des dernières annonces de déploiement de capacités nucléaires dans les plans nationaux de développement de l’énergie nucléaire actualisés », ont réitéré en ce sens les membres de l’alliance du nucléaire lundi, après avoir déjà transmis une telle demande en décembre dernier.
Les États membres pro-nucléaires soutiennent l'ouverture totale des financements européens à l'atome
L’alliance du nucléaire s’est réunie lundi (4 mars) pour demander que les technologies de l’atome puissent profiter de l’ensemble des financements européens, sans discrimination : Banque européenne d’investissements, fonds d’innovation, etc.
Des ordres de grandeur
En attendant, « si la France ne respectait pas ses obligations européennes sur des objectifs qu’elle a soutenus, ce serait un signal très dangereux d’une porte ouverte pour les États membres à ne pas respecter les engagements européens dans d’autres domaines », s’est alertée la directrice des programmes au réseau d’associations environnementales Réseau action climat, Anne Bringault suite aux propos tenus par Bruno Le Maire.
La majorité présidentielle au Parlement français, elle, dénonce la « politique des pourcentages » à laquelle elle préfère celle, plus floue encore, des « ordres de grandeur », déclarait au journaliste début février le député Renaissance Antoine Armand, auteur du livre « Le mur énergétique français ».
Sans tergiverser, le syndicat des énergies renouvelables (SER), qui défend les intérêts de la filière, préfère, pour le moment, « s’en tenir au seul texte qui est validé aujourd’hui, c’est-à-dire RED III [minimium 42,5 %] et ce qu’elle implique pour la France [plus de 44 %] », précisait son président, Jules Nyssen, fin janvier en réponse à une question d’Euractiv France.
Pour lui, la position française à Bruxelles est d’autant plus incompréhensible que la stratégie française énergie et climat mise en consultation fin septembre prévoit, « si nous faisons les calculs des objectifs de consommation et de production par filière, d’arriver sur 45 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en 2030 ».
« Ce n’est donc pas infaisable », a-t-il conclu. Une source proche du dossier du temps où Agnès Pannier-Runacher était ministre de l’Énergie (jusqu’en janvier dernier), a confié à Euractiv France être moins confiante.
Bien que temporaire selon les experts, la chute brutale du prix du CO2 dans l’UE, met en péril la crédibilité du marché du carbone et constitue un obstacle à la décarbonisation de l’industrie de l’Union.
3°) Une bonne nouvelle pour nos amis de la Vienne: la CAA de Bordeaux annule l'autorisation du projet de Thurageau en raison de l'impact sur des monuments historiques.
Vienne, la justice annule l’arrêté autorisant un parc éolien à Thurageau
Publié le 02/03/2024 à 17:06 | Mis à jour le 02/03/2024 à 17:07
Par une décision en date du 29 février 2024, la cour administrative d’appel de Bordeaux vient
d’annuler l’arrêté préfectoral du 7 mai 2021 autorisant l’installation du parc éolien du mirebalais sur la commune de Thurageau. Ceci fait suite au recours déposé par l’association Vent du Lencloîtrais, la société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France ainsi que des habitants de la commune de Thurageau et des communes voisines de Chouppes, Mirebeau et Coussay. Cette décision est fondée sur l’impact du projet sur les paysages et le patrimoine classé ou inscrit et son caractère non régularisable.
Sept éoliennes de 180 mètres Le projet comprenant sept éoliennes de grande hauteur (180 m en bout de pale) est situé entre Mirebeau et Lencloître, dans un espace compris entre Fourchaud, la Chevallerie et Agressais. La cour administrative fait état dans sa décision de la « prégnance visuelle » de trois éoliennes situées en face du château de Rochefort et de « l’altération du paysage » dans lequel s’inscrivent l’église et le château de Coussay. Eu égard à la topographie des lieux, à la zone d’implantation du projet et à la grande hauteur des éoliennes, la cour a considéré que les prescriptions, mesures de suivi ou correctives proposées par le préfet ne peuvent permettre de réduire, de manière significative, l’impact du projet sur le paysage environnant et le patrimoine bâti.
Impact sur les monuments historiques
En 2020, l’enquête publique avait donné lieu à une forte mobilisation et un avis défavorable du commissaire enquêteur pour des motifs environnementaux et patrimoniaux liés à la densité de monuments historiques et la présence du site patrimonial remarquable de Mirebeau.
La cour n’a pas jugé nécessaire de considérer les autres moyens de recours présentés par les requérants, l’impact sur les monuments historiques étant suffisant pour annuler l’arrêté préfectoral. Le promoteur dispose désormais d’un délai de deux mois pour se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État.
4°) L'économie allemande va mal Les choix énergétiques et le prix de l'énergie
y contribuent largement.
L’économie allemande va « dramatiquement mal », selon Robert Habeck, ministre de l’Économie
L’économie allemande va « dramatiquement mal », a déclaré le ministre de l’Économie du pays, Robert Habeck (Verts), lors d’une foire commerciale à Leipzig mercredi (14 février). Le gouvernement ne s’attend plus qu’à un taux de croissance de 0,2 % pour 2024.
L’année dernière, l’Allemagne a enregistré la pire performance de toutes les grandes économies mondiales, avec une contraction du PIB de 0,3 %, exacerbant les inquiétudes quant à la détérioration de la plus grande économie d’Europe.
Alors que les responsables politiques et les chefs d’entreprise espéraient que 2024 offrirait des perspectives plus encourageantes — le gouvernement allemand prévoyant jusqu’à récemment un taux de croissance de 1,3 % pour cette année — les remarques de M. Habeck, rapportées par le quotidien la FAZ plus tôt dans la journée de mercredi, laissent entrevoir un scénario beaucoup plus sombre.
Le gouvernement est maintenant prêt à réduire ses prévisions à 0,2 %, a déclaré M. Habeck, faisant état d’une économie qui va « dramatiquement mal ».
Cette révision de l’estimation de croissance du pilier industriel et exportateur de l’Europe jette une ombre sombre sur les prévisions économiques de la Commission européenne pour l’ensemble de l’Union, attendues jeudi (15 février), car l’économie globale de l’UE a traditionnellement tendance à suivre la trajectoire de l’Allemagne en raison des liens commerciaux étroits que la plupart des pays européens entretiennent avec la puissance industrielle allemande.
Le ralentissement économique de l’Allemagne a récemment été analysé comme étant structurel plutôt que temporaire par plusieurs experts, car le pays est aux prises avec des prix de l’énergie et des impôts sur les sociétés plus élevés que ceux de ses concurrents mondiaux, tandis que les entreprises se plaignent d’un fardeau réglementaire et bureaucratique de plus en plus lourd.
Bien que la dette publique du pays soit nettement inférieure à celle des autres économies du G7, le gouvernement est divisé sur la question de savoir s’il est nécessaire d’augmenter la dette publique pour sortir de la récession actuelle.
M. Habeck a récemment lancé l’idée d’un nouveau fonds de 30 milliards d’euros par an, financé par la dette, pour des subventions industrielles sous forme de crédits d’impôt, à l’instar de la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act, IRA). Le ministre des Finances, Christian Lindner (Parti libéral-démocrate/FDP, Renew Europe), a toutefois exprimé sa préférence pour une baisse de l’impôt sur les sociétés, financée par une réduction des dépenses.
5°) Un article de Ph Charlez sur le Green Deal. Le pacte des 4 I: Irréaliste, Injuste, Insoutenable, Inutile
Le Green Deal ou le pacte des “4i”
EDITO. Irréaliste, injuste, insoutenable et inutile : voilà les principales caractéristiques de ce “pacte vert” auquel l'Europe sacrifie ses forces vives, déplore Philippe Charlez, spécialiste des questions énergétiques pour l'Institut Sapiens.
Par Philippe Charlez
Publié le 25 février 2024 à 10h00 Mis à jour le 23 février 2024 à 16h14
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Si les causes de la crise européenne de l’agriculture sont multifactorielles, l’Union européenne en porte une responsabilité écrasante. Est particulièrement pointée du doigt une initiative de la Commission : le Green Deal. Voulant, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, faire de l’Europe un continent “plus vert que vert”, le Green Deal ou “pacte vert” agit insidieusement comme un cancer généralisé métastasant ce qu’il reste de l’industrie et de l’agriculture, tout en paupérisant chaque jour un peu plus des classes moyennes déjà fortement affaiblies par la mondialisation.
Le Green Deal est notamment à l’origine d’une batterie de réglementations dogmatiques et irréfléchies dont l’Europe technocratique a le secret. Normes environnementales rendant de moins en moins compétitive notre économie, normes sociétales cherchant à imposer à terme une nouvelle société totalitaire “décroissante”. Lancé en 2019 par la présidente non élue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le pacte vert se lit en filigrane de l’Energiewende, promue par son mentor Angela Merkel et imposant à l’Allemagne un absurde et dogmatique “100 % renouvelable” associé au bannissement du nucléaire.
L’Europe s’était initialement fixé un objectif ambitieux mais raisonnable : une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport à 1990, en ligne avec la tendance observée depuis le début du siècle. Mais, poussée par une lame de fond écologiste et les lobbies environnementaux, la Commission a finalement décidé, en 2022, de passer de 40 % à 55 %. En d’autres termes, les pays européens sont sommés de passer d’un rythme de décarbonation annuel de 1,5 % à 5 %. Dans un rapport exhaustif sorti le 31 janvier 2024, l’Institut Sapiens a rebaptisé le Green Deal “pacte des 4i” : irréaliste, injuste, insoutenable et inutile.
Irréaliste, car jamais les pays européens ne pourront décarboner d’ici à 2030 à un tel rythme. Injuste, car faisant fi du niveau de décarbonation initial et de l’évolution démographique des pays membres. Ainsi, alors qu’on demande au Français de réduire ses émissions territoriales de 2030 à 3,5 tonnes de CO2, l’Allemand sera, lui, toujours autorisé à en émettre le double. Insoutenable, car demandant des efforts financiers stratosphériques au citoyen, ce qui se traduira inexorablement par un appauvrissement des classes moyennes, un accroissement de la dette, de la fiscalité et du déficit de la balance commerciale.
Inutile, enfin, car son effet sur le climat sera insignifiant. Pour France Stratégie, le pacte vert est surtout un engagement moral pour montrer l’exemple aux pays émergents, mais aussi un acte de repentance par rapport aux émissions passées. En quelque sorte, on demande au citoyen européen de se suicider sans broncher sur l’autel de la vertu !
6°) Un exemple à suivre: nos amis d'Allier Citoyens ont participé au salon des Patrimoines Bourbonnais qui s’est tenu le weekend du 24 /25 février au centre Athanor à Montluçon.
Ce salon a accueilli 4700 visiteurs qui se sont pressés autour du stand d'Allier Citoyens comme en témoignent les photos du compte rendu en annexe.
L'Allier est attaqué par les promoteurs éoliens . Six enquêtes publiques devraient se tenir cette année.
On doit se saisir de toutes les opportunités pour expliquer notre combat contre l'éolien. Bravo à Allier Citoyens!!
7°) Brèves
BREVES 7 mars 2024
Le nombre de plaintes contre les éoliennes au plus haut en Flandre12/2/24 ACTU BelgiqueL’an passé, 66 plaintes liées à des nuisances causées par des éoliennes ont été enregistrées en Flandre, ce qui représente le nombre le plus élevé de plaintes au cours des sept dernières années, selon les chiffres de la ministre régionale de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA).
PDG de Siemens Energy : il faudra des années pour résoudre le problème de l'éolien terrestre
Le 21 février 2024 à 17:39 ZONE BOURSE
Siemens Energy est convaincu de pouvoir résoudre les problèmes de qualité de sa division éolienne terrestre, mais ce processus pourrait prendre plusieurs années, a déclaré son PDG dans des remarques écrites publiées avant l'assemblée générale annuelle (AGM) du groupe."Les pertes que nous avons subies dans notre activité éolienne et les problèmes sous-jacents sont inacceptables. Nous ne les tolérerons pas", a déclaré Christian Bruch. "Nous nous attaquons résolument à ces problèmes et nous finirons par les résoudre.
Au cœur du problème se trouvent les problèmes de qualité des nouvelles générations d'éoliennes terrestres du groupe, les plateformes 4.X et 5.X, et M. Bruch a déclaré que la résolution de ces problèmes prendrait probablement plusieurs années.
CEREME
La CRE valide le programme d’investissements 2024 de RTE – 20.02.24
La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a approuvé le programme d'investissements 2024 de Réseau de Transport d'Électricité (RTE) d'un montant de 2,2 milliards d'euros, marquant une augmentation d'environ 10 % par rapport à 2023. Les dépenses incluent 715 millions d'euros pour le renouvellement du réseau, 491 millions pour le renforcement et la création d'infrastructures, 258 millions pour le raccordement de parcs éoliens en mer (en baisse de 22 %) et 257 millions pour de nouvelles interconnexions. RTE a également présenté des avant-programmes pour les années 2025, 2026 et 2027, avec des budgets respectifs de 2,9 milliards, 3,4 milliards et près de 4 milliards d'euros.
Accélération des énergies renouvelables : une loi qui porte mal son nom, selon un premier bilan d'application – 22.02.23
Le rapport de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale souligne que la loi d'accélération de la production d'énergies renouvelables (Aper) adoptée en mars 2023 n'a pas atteint ses objectifs d'accélération en raison du retard dans la prise des mesures réglementaires nécessaires. Seulement 31% des mesures ont été mises en œuvre, et près de 70% des décrets n'ont pas encore été pris. Les élus locaux rencontrent des difficultés dans la définition des zones d'accélération des énergies renouvelables (Zaer), en l'absence d'objectifs régionaux définis par la loi de programmation pluriannuelle de l'énergie. La planification des ouvrages de raccordement électrique, l'agrivoltaïsme, et le photovoltaïque en zones agricoles suscitent également des préoccupations. (Localtis Energie)
Comment le gouvernement veut sortir les barrages français de l’impasse – 19.02.24En France, les barrages hydroélectriques, première source d'énergie renouvelable, sont entravés par un contentieux avec Bruxelles datant de quinze ans. Pour résoudre ce problème, le gouvernement envisage de céder la propriété des barrages à leurs exploitants actuels, dont EDF. Cela pourrait permettre de libérer le potentiel hydroélectrique, qui représente actuellement la première énergie verte en France. Le pays possède le plus grand parc hydroélectrique de l'Union européenne, avec une puissance installée de 25,4 gigawatts. Cependant, le contentieux avec Bruxelles sur la mainmise d'EDF entrave le développement de cette source d'énergie. (Ouest France)
Les ONG appellent le gouvernement à porter un discours positif sur les ENR, en particulier sur l’éolien terrestre – 19.02.24
Lors d'une rencontre avec le nouveau ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'Énergie, Roland Lescure, les associations du Réseau Action Climat ont souligné la nécessité d'accélérer le déploiement des énergies renouvelables (ENR), en particulier l'éolien terrestre, pour accélérer la transition hors des énergies fossiles tout en assurant la souveraineté énergétique du pays. Les ONG demandent un engagement fort du gouvernement et des trajectoires ambitieuses pour l'éolien terrestre, et remettent en question la répartition des capacités de production solaire, considérant qu'elle est trop orientée vers les grands projets au détriment des installations plus petites sur bâtiments et ombrières.
Commentaire : Voir l’extrait de l’article de l’IFRAP qui révèle à partir d’éléments fournis par RTE que nos énergies électriques intermittentes servent plus à la décarbonation de la production de nos voisins qu’à la nôtre. Un comble !!!!
Sénat Question écrite n°10313 – le 22 février 2024 : M. Hervé Maurey attire l'attention de M. le ministre de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur d'éventuels dispositifs d'évasion fiscale impliquant des sociétés françaises de déploiement d'éoliennes à travers des holdings luxembourgeoises.
Question écrite n°10323 - le 22 février 2024 : Mme Kristina Pluchet attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur le régime de la confidentialité des comptes auquel les sociétés de développement des énergies renouvelables (ENR) ont recours tout en bénéficiant de financements indirects largement d'origine publique, modifiant le libre jeu concurrentiel.
Documentaire et Vérité
@DocuVerite
L'Autriche, la République tchèque, la Hongrie et la Slovaquie ont averti qu'elles pourraient être contraintes d'augmenter les importations russes de gaz en raison d'une taxe allemande sur les approvisionnements traversant ses frontières, soulignant les tensions dans la demande de l'UE de diversifier les sources d'énergie. Pour tenter de récupérer ses pertes auprès d'autres pays de l'UE qui achètent son gaz, l'Allemagne a introduit en 2022 ce qu'elle a appelé une "charge de neutralité". Cette taxe s'élève actuellement à 1,86 euro/MWh, soit environ un dixième du prix actuel du gaz de référence européen. Les États membres de l'UE centrale et orientale soutiennent que les coûts supplémentaires nuisent à leurs efforts pour acheter du gaz à ses voisins. Ces dernières semaines, l'Italie et l'Autriche se sont ouvertement plaintes des droits de douane unilatéraux de l'Allemagne et ont déclaré qu'elles pourraient suivre l'exemple de Berlin avec leurs propres prélèvements. Aura Sabadus, experte du marché de l'énergie chez ICIS, a déclaré que la taxe allemande était « une barrière significative » pour les États membres de l'Est. Il « fournit également une bonne excuse pour dire qu'ils ont fait de leur mieux pour diversifier [à partir du gaz russe) mais la taxe les a empêchés de le faire ». La commission a quand à elle déclaré qu'elle était consciente des "inquiétude exprimées par diverses parties" au sujet du prélèvement allemand, citant "la protection du marché intérieur et la prévention de la fragmentation du marché »… Du fait de ce droit de douane unilatéral, en 2023, l'Allemagne a récupéré 8,5 milliards d'euros...
Grunblatt Gerard
Membre de l’Académie des technologies
Et on parle de lobby du nucléaire? Le nouveau conseiller "énergie, transports, environnement et agriculture" d’Emmanuel Macron, Benoît Faraco, est 1 ancien du réseau Action Climat & ex-porte-parole de la Fondation Nicolas-Hulot. Des années de lutte contre le nucléaire à son actif
Extrait cabinet du président de la République
Pôle écologie, agriculture, énergie, transports, logement
Conseiller énergie, environnement, transports et agriculture : M. Benoît FARACO
Fabien Bouglé
@FabienBougle
Pour info @RolandLescure
Solaire : l'Europe tire un trait sur une de ses plus grandes usines Meyer Burger va fermer son usine de panneaux solaires de Freiberg en Allemagne. Une étape de plus dans la disparition de la filière industrielle en Europe.
Extrait GREEN UNIVERS : Eolien terrestre : les tarifs ont augmenté presque partout en Europe [WindEurope]
L’association professionnelle WindEurope a publié ses statistiques pour le secteur de l’éolien dans le Vieux continent en 2023, ce qui permet entre autres de comparer les prix des appels d’offres pour l’éolien terrestre entre pays. Tous les tarifs augmentent par rapport à 2022. La France pas loin du sommet Les projets français sont plutôt bien rémunérés
Commentaires : Les Français paient pour quoi ?... voir extrait article IFRAP dans ce même courrier d’INFOS.
Extrait article : Importation de gaz de schiste en Europe,nouvelle dépendance létale pour le climat : 5/3/24
En Europe, la facture mensuelle des importations de gaz est passée d’environ 5 milliard d’euros par mois en 2019 à près de 27 milliards en 2022 au pic de la crise et 12 milliards aujourd’hui. Bien sûr, tous les fournisseurs de gaz à l’Europe en ont profité, de la Norvège au Qatar, en passant par la Russie.
EXTRAIT : Lionel Taccoen Directeur de la Lettre "Géopolitique de l'Electricité.
Le Renouveau Nucléaire est une réalité dans l’UE: quinze projets de réacteurs, hors notre
pays, sont mentionnés ci-dessus. EDF a des difficultés pour s’y faire une place. Américains et Sud-Coréens se taillent la part du lion.
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