Actualité brûlante en matière d'énergies renouvelables, dominée par la volonté du gouvernement de passer en force la PPE3. Ce qui serait catastrophique.
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Consultation du public sur le projet de troisième édition de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE)
Les réseaux européens ne sont pas adaptés à l'afflux des EnR intermittentes. Les coûts sont exorbitants et les risques importants.
On le savait déjà grâce à l'excellent article de JP Riou "L'Europe dans le noir. Dernier avertissement",
L’Europe a un immense problème avec ses réseaux électriques

par La rédaction Transitions et Energies
Les investissements nécessaires pour permettre aux réseaux électriques européens de faire face à la fois à l’augmentation de la consommation et plus encore de s’adapter au développement des renouvelables intermittents se chiffrent en centaines de milliards d’euros, très exactement 584 milliards d’euros (entre 2024 et 2030) selon la Commission européenne. Sinon, cela ne servira pas à grand-chose d’installer en masse panneaux solaires et éoliennes. Car les réseaux électriques européens ont à plus de 40% plus de 40 ans. Mais la plupart des pays de l’Union n’ont ni l’argent, ni la volonté politique de faire de tels investissements pour moderniser leurs réseaux et les interconnexions. Encore moins aujourd’hui qu'il faut consacrer des sommes encore plus importantes au renforcement des capacités de défense.
Contrairement à ce qu’il se passe en France, la demande d’électricité en Europe augmente rapidement. Cela tient notamment au remplacement d’un certain nombre d’équipements utilisant des carburants fossiles par d’autres fonctionnant avec de l’électricité dans les transports, l’industrie et le chauffage des bâtiments. Cela s’inscrit aussi dans la stratégie de transition imposée par la Commission européenne qui consiste à développer les renouvelables intermittents (éolien et solaire). Mais parmi les problèmes posés par cette stratégie, il y a un point essentiel qui consiste à adapter les réseaux à une production très dispersée géographiquement, bien moins concentrée dans de puissantes centrales, et qui par ailleurs est intermittente ce qui contraint à transporter l’électricité produite sur de plus longues distances pour pallier au manque de vent ou de soleil.
Et les réseaux électriques européens ne sont pas du tout adaptés. Cela explique notamment pourquoi les variations des prix de gros de l’électricité peuvent être aussi fortes en l’espace de quelques heures passant de négatives, quand il y a une surabondance de production éolienne et solaire, à plusieurs centaines d’euros le MWh quand en fin de journée il n’y a plus de soleil et que le vent est tombé.
584 milliards d’euros d’investissements d’ici 2030 !
Selon la Commission européenne, entre 2024 et 2030, la consommation d’électricité dans l’Union Européenne (UE) devrait augmenter d’environ 60%. Elle indique que 40% des réseaux électriques de l’UE ont plus de 40 ans et que, la capacité des interconnexions transfrontalière doit doubler d’ici à 2030. Elle chiffre les investissements à réaliser dans les réseaux entre 2024 et 2030 à la somme vertigineuse de 584 milliards d’euros ! A fortiori aujourd’hui quand les pays européens tentent de mobiliser leurs ressources financières pour renforcer dans l’urgence leurs capacités de défense.
Les 584 milliards d’euros ne sont pas une estimation exagérée. RTE, le Réseau de Transport d’Electricité français, évaluait à 100 milliards d’euros les besoins d’investissements nécessaires dans son réseau d’ici 2040 dans un pays où la production électrique reste fortement centralisée dans les centrales nucléaires et hydrauliques. Mais les lignes aériennes ont en France souvent 70 ans… En Allemagne, où le poids des renouvelables intermittents est bien plus important, la Cour des comptes du pays estime la facture à 460 milliards d’euros d’ici 2045.
1.500 GW de projets renouvelables abandonnés ou retardésEn fait, dans toute l’Europe les investissements dans les réseaux sont à la traîne par rapport à ce qui est dépensé dans les renouvelables. Cela réduit considérablement la rentabilité des renouvelables et retarde leur déploiement. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), au moins 1.500 GW de projets renouvelables ont été abandonnés ou retardés dans l’Union Européenne en raison du manque de connexions aux réseaux. Pas moins de 11 pays de l’UE sur 26 ont construit leurs projets d’investissement dans les réseaux sur des hypothèses qui, à la fin de la décennie, prévoient des capacités éoliennes et solaires bien inférieures à celles définies dans leurs propres objectifs. Soit, ils estiment que leurs objectifs ne seront jamais réalisés, soit ils se préparent à dilapider de l’argent public dans le soutien à des productions électriques renouvelables qui n’atteindront jamais leurs clients potentiels. Pour ce qui est de l’énergie solaire, qui est la plus dispersée géographiquement, il pourrait y avoir une différence d’environ 205 GW entre les objectifs de capacités et ce que les réseaux seraient capables de transporter. Cela équivaut presque à la capacité solaire totale installée aujourd’hui dans l’UE de 263 GW.
La Commission européenne multiplie les textes sans grands résultats
Autre problème plus immédiat, les réseaux saturés sont fragilisés. Il faut sans cesse les renforcer, les réparer. En 2023, l’Espagne a dépensé plus pour la gestion de son réseau saturé que dans des projets de modernisation.
La Commission européenne a bien établi en novembre 2023 un plan d’action visant à accélérer l’expansion des réseaux électriques. Elle a multiplié les textes. Elle a mis en place un cadre juridique favorable au déploiement des réseaux électriques dans toute l’Europe, soumis des propositions pour une loi sur l’industrie nette zéro et engagé une réforme de la conception du marché européen de l’électricité. Sans grands résultats. Non seulement, l’argent fait défaut mais comme le montre une étude du Think tank bruxellois Bruegel du mois dernier, il ne suffit pas d’investir pour étendre et moderniser efficacement le réseau électrique européen.
La fragmentation des réseaux et les inégalités de capacités de financement entre les États membres sont des obstacles considérables. Le document recommande la création d’un gestionnaire de réseau européen indépendant afin d’améliorer la transparence de l’échange d’informations et de réduire le biais réglementaire en faveur des investissements à forte intensité de capital et des intérêts nationaux. En outre, la création d’un fonds pour les réseaux pourrait avoir un impact. Car « les infrastructures transfrontalières de transport d’électricité sont essentielles pour intégrer les énergies renouvelables dans le système électrique à grande échelle et réduire les coûts pour les consommateurs européens. Cependant, ces projets ne sont souvent pas construits ou sont retardés parce que ceux qui décident et paient pour l’infrastructure ne sont pas nécessairement ceux qui en bénéficient », écrit Bruegel.
Réarmer l'Europe...
Développer les réseaux de chaque pays pour collecter une production aléatoire et intermittente des EnR dispersées (200 milliards en France)
ou
Développer le réseau européen interconnecté
Il va falloir choisir...
Ça bouge dans les campagnes
Une belle manifestation à Ruffec avec la participation de Dominique de Pontfarcy et Michel Faure du bureau de la FED
https://www.charentelibre.fr/environnement/ruffec-tous-unis-contre-le-trop-plein-eolien-23652056.php




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